Caius Marcius Figulus (consul en 64 av. jc)
Homme politique romain-Sénateur
Élu consul en 64 av. jc aux côtés de Lucius Julius Caesar.
On ignore assez largement ses origines familiales. On suppose traditionnellement qu’il est né au sein de la gens Minucia [1], s’appelant à la naissance Gaius Minucius Thermus, mais qu’il fut adopté par un Caius Marcius Figulus, petit-fils de Caius Marcius Figulus pour éviter l’extinction d’une branche familiale dépourvue d’héritiers mâles.
Il est élu au rang de préteur [2] en 67 av. jc avant d’être élu consul en 64 av. jc, aux côtés de Lucius Julius Caesar.
Au cours de son consulat, plusieurs lois sont passées, notamment concernant les guildes et les associations de commerçants, ainsi qu’au sujet du nombre de suivants qui pouvaient escorter un candidat lors des campagnes électorales. Après son office, il refusa toute nomination en tant que promagistrat [3] à Rome ou en tant que proconsulaire [4] outremer.
Le 5 décembre 63 av. jc, il fait partie des sénateurs de rang consulaire qui s’exprimèrent en faveur de la peine de mort contre les conjurés de Catilina [5]. Le jour suivant, il soutint la motion visant à accorder à Cicéron des actions de grâce publiques pour avoir sauvé la République. À sa mort, sa famille lui fit ériger un tombeau somptueux.
Notes
[1] Les Minucii sont une gens romaine avec une branche patricienne et des branches plébéiennes, qui occupent des magistratures tout le long de la République, et ont pour cognomina principaux Augurinus pour les patriciens et Rufus pour les plébéiens.
[2] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.
[3] Le promagistrat est un magistrat romain sorti de sa charge annuelle, dont le pouvoir est prolongé par décision du Sénat dans une province romaine donnée, en général pour un an
[4] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.
[5] La conjuration de Catilina est un complot politique visant la prise du pouvoir à Rome en 63 av. jc par le sénateur Lucius Sergius Catilina. Devenue la capitale d’un empire en croissance rapide, la Ville est alors depuis longtemps à l’abri d’une attaque ennemie, mais depuis la Guerre sociale (de 91 à 88), elle doit faire face à de nombreux troubles qui mettent à mal les institutions de la République romaine et sa population. Le complot ourdi par Catilina et ses partisans ne ressemble pourtant en rien à ce que la République romaine a connu jusqu’alors. Déçu par un double échec lors de l’élection au consulat, Catilina organise secrètement une conjuration qui vise à éliminer une partie de l’élite politique romaine et à s’emparer du pouvoir politique suprême en s’appuyant sur les frustrations d’une partie de la nobilitas romaine et de certains notables italiens. Sur sa route, le conspirateur voit ses visées contrecarrées par la détermination du consul Cicéron, dont le mandat touche à sa fin au moment des faits. En bon orateur, Cicéron dénonce Catilina publiquement et avec virulence, puis conduit la contre-offensive militaire qui met finalement la conjuration en déroute. Catilina meurt au combat au début 62, tandis que Cicéron, salué du titre de « Pater patriae », connaît d’abord la gloire pour avoir sauvé la République, avant que cette même affaire ne le contraigne à l’exil en 58.