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Blanche-Marie Sforza

mercredi 7 juin 2023, par ljallamion

Blanche-Marie Sforza (1472-1510)

Impératrice du Saint Empire-Reine de Germanie-Archiduchesse d’Autriche par son mariage avec Maximilien 1er

Fille du duc de Milan [1] Galéas Marie Sforza et de Bonne de Savoie . Elle fut fiancée à divers princes pour des motifs politiques : peu après sa naissance, à Philibert 1er de Savoie , qui mourut à 17 ans en 1482, avant que le mariage n’ait été célébré, et ensuite à Jean Corvin , fils naturel de Mathias Corvin et prétendant à la couronne de Hongrie ; mais c’est Vladislas de Bohême qui monta sur le trône magyar [2], et cette deuxième promesse de mariage ne fut pas tenue non plus.

En 1494, à 22 ans, elle fut finalement donnée en mariage par son oncle Ludovic le More à l’empereur Maximilien 1er, lequel était veuf et de plusieurs années son aîné. La dot était de 300 000 ducats, et 100 000 de plus en guise de taxe d’investiture. Le More avait en effet l’ambition de se faire nommer duc de Milan [3] par Maximilien ; ce dernier cherchait, par cette alliance matrimoniale, à s’assurer l’hégémonie sur l’Italie du Nord et des finances pour ses expéditions militaires.

Après des noces mémorables, le mariage étant célébré par procuration, la mariée partit pour le Tyrol [4] avec une cour de dames et de gentilshommes parmi lesquels, entre autres, Léonard de Vinci, qui nous en a laissé ses impressions sur la Valteline [5]. L’escorte fit halte à Côme [6], Bellagio [7], Gravedona [8], Morbegno [9], Sondrio [10] et Bormio [11], et passa le col du Stelvio [12].

À l’occasion de ce mariage, Maximilien fit décorer la Neuer Hof d’Innsbruck  [13] d’un dais d’or [14].

La jeune impératrice ne participa jamais à la vie politique et préféra vivre dans divers châteaux impériaux, surtout au Tyrol, entourée d’une petite cour de nobles milanais fidèles, et protégée ou, plutôt, surveillée par les émissaires de Ludovic le More, envers lesquels elle fit preuve avec le temps d’une impatience croissante. Son rôle n’acquit un certain relief que dans le cadre de l’alliance de son mari avec son oncle Ludovic, dont elle accueillit et hébergea les fils, après que, vaincu et chassé de Milan, il fut emmené en captivité en France.

Blanche Marie mourut le 31 décembre 1510 et fut ensevelie dans l’abbaye cistercienne de Stams [15], au Tyrol, dans la haute vallée de l’Inn [16].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Blanche-Marie Sforza/ Portail de Milan/ Portail du Saint Empire romain germanique/ Catégories : Impératrice du Saint Empire/Reine de Germanie/ Archiduchesse d’Autriche/ Maison Sforza

Notes

[1] Le duché de Milan était un État dans le nord de la péninsule italienne de 1395 à 1796. En principe fief du Saint Empire romain germanique, il était initialement de facto indépendant. Il passe cependant sous domination française au début du 16ème siècle puis fait partie des possessions des Habsbourg d’Espagne (1535-1706) puis d’Autriche (1706-1796). Les frontières du duché ont varié au cours des siècles, il couvrait surtout la Lombardie incluant Milan et Pavie, les centres traditionnels du vieux royaume d’Italie. Il se situait au centre de l’Italie du Nord, de chaque côté de la partie médiane de la vallée du Pô, bordé, au nord, par les massifs méridionaux des Alpes, les Alpes lépontines, et, au sud, par les hauteurs occidentales des Apennins, les Alpes apuanes.

[2] Les Magyars ou Hongrois sont à l’origine un groupe ethno-linguistique finno-ougrien originaire d’Asie centrale et dont les migrations successives, d’abord vers l’Oural, ensuite vers la mer Noire (pays d’Etelköz, l’actuelle Ukraine) ont finalement abouti à la création du « pays magyar » (Magyarország), c’est-à-dire la Hongrie. Des débats historiographiques récurrents évoquent l’existence de « Magyars orientaux » (keleti Magyarok) dans le Caucase et en Asie centrale. De nos jours, le qualificatif « magyar » est souvent utilisé comme un ethnonyme, pour désigner la catégorie ethnique dans son sens historique (avant la création de l’État hongrois) ou dans son sens socio-culturel, pour désigner les Magyars d’outre-frontières, à savoir les minorités de langue hongroise dans les pays frontaliers de la Hongrie. En hongrois, le qualificatif magyar est également utilisé dans un sens politique, pour désigner tout ce qui est relatif à la Hongrie comme État-nation moderne et par extension tous les citoyens hongrois, quelles que soient leurs origines socio-culturelles.

[3] Le duché de Milan était un État dans le nord de la péninsule italienne de 1395 à 1796. En principe fief du Saint Empire romain germanique, il était initialement de facto indépendant. Il passe cependant sous domination française au début du 16ème siècle puis fait partie des possessions des Habsbourg d’Espagne (1535-1706) puis d’Autriche (1706-1796). Les frontières du duché ont varié au cours des siècles, il couvrait surtout la Lombardie incluant Milan et Pavie, les centres traditionnels du vieux royaume d’Italie. Il se situait au centre de l’Italie du Nord, de chaque côté de la partie médiane de la vallée du Pô, bordé, au nord, par les massifs méridionaux des Alpes, les Alpes lépontines, et, au sud, par les hauteurs occidentales des Apennins, les Alpes apuanes.

[4] Le comté de Tyrol était un comté du Saint Empire romain germanique, ayant pour capitale la ville de Merano puis à partir de 1420, Innsbruck. C’est en 1140 que naît le comté. Cet État a existé pendant plus de 750 ans, jusqu’à sa division en 1919 par le traité de Saint-Germain-en-Laye.

[5] La Valteline est une région d’Italie du nord, limitrophe de la Suisse, qui correspond approximativement à la vallée de la rivière Adda et de ses affluents. La Valteline fait partie de la Lombardie et, plus particulièrement, de la province de Sondrio, sa ville principale. Elle s’allonge du nord-est (massif de Bormio) vers le sud-ouest, où la rivière Adda termine son cours en se jetant dans le lac de Côme. La Valteline appartint dès le 14ème siècle au duché de Milan. À partir de 1512, elle passa, comme Chiavenna, sous la dépendance des Trois Ligues (qui allaient plus tard devenir le canton suisse des Grisons), alliées de la Confédération des XIII cantons. Lorsque le Milanais revint aux Habsbourg, la Valteline acquit aux yeux de cette famille une importance stratégique majeure, puisqu’elle contrôlait le passage le plus direct entre l’Italie du nord et les vallées de l’Inn et du Rhin, donc vers l’Autriche et les territoires du Saint Empire romain germanique. Ce passage était devenu très important, à partir de 1601, car c’était la seule voie de communication praticable et assurée pour les Espagnols entre le Milanais, la Franche-Comté et les Pays-Bas. En effet, le traité de Lyon, qui mettait fin à la guerre franco savoyarde de 1601, qui comprenait la cession de la Bresse ne laissait plus qu’une voie de communication. C’est la raison pour laquelle, de façon répétée, ils cherchèrent à en recouvrer la souveraineté. Cependant, au moment de la Réforme protestante, la Valteline resta fidèle au catholicisme pendant que les Grisons, et particulièrement l’Engadine, adoptaient le protestantisme. Il en résulta une opposition confessionnelle marquée entre vassaux catholiques de Valteline et suzerains protestants des Grisons, opposition que tentèrent d’exploiter à leur profit, avec un résultat médiocre, les Habsbourg, qui trouvèrent notamment sur leur route, durant la guerre de Trente Ans, l’allié stratégique des ligues grisonnes, la France de Louis XIII, Richelieu et le Père Joseph.

[6] Côme est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom en Lombardie.

[7] Bellagio est une commune italienne de la province de Côme en Lombardie, située sur le lac de Côme.

[8] Gravedona est une commune italienne située dans la province de Côme dans la région Lombardie dans le nord de l’Italie.

[9] Morbegno est une commune italienne, située dans la province de Sondrio en Lombardie, dans le nord de l’Italie.

[10] Sondrio est une commune italienne d’environ 22 000 habitants, chef-lieu de la province du même nom, située en Lombardie.

[11] Bormio est une commune située dans la province de Sondrio en Lombardie (Italie), en Haute Valteline. Située dans le parc national du Stelvio, Bormio est une station touristique estivale et hivernale renommée des Alpes, qui a accueilli sur la piste du Stelvio les Championnats du monde de ski alpin en 1985 et 2005.

[12] Le col du Stelvio est le plus haut col routier des Alpes italiennes avec 2 758 mètres d’altitude. Reliant Bormio en Lombardie à Prato allo Stelvio dans le Trentin-Haut-Adige, c’est aussi le second plus haut col routier des Alpes après le col de l’Iseran (2 764 m). Le col, situé dans le parc national du Stelvio, se trouve au pied d’imposants sommets tels que l’Ortles, le mont Scorluzzo ou le Piz Umbrail.

[13] Le Petit toit d’or est un balcon de style gothique symbole de la ville d’Innsbruck, capitale du Tyrol autrichien. Son nom vient de son toit composé de 2657 bardeaux de cuivre dorés à l’or fin. Adossé à l’ancien palais ducal de Frédéric IV de Habsbourg dans la vieille ville, ce balcon fut commandé à Niklas Türing le Vieux par l’empereur Maximilien 1er en 1500. La façade du balcon est richement décorée de reliefs représentant les blasons des huit pays de l’empereur Maximilien. De cette loggia, l’empereur pouvait à la fois se montrer au peuple et avoir une vue sur la place et ses spectacles ou autres manifestations qui pouvaient s’y dérouler.

[14] c’est-à-dire d’une loge dont le toit était fait de 2 500 petites tuiles de cuivre doré

[15] L’abbaye de Stams est une abbaye cistercienne en activité, située à Stams dans le Tyrol, en Autriche. Elle appartient à la Congrégation de Mehrerau et au diocèse d’Innsbruck. L’abbaye de Stams est fondée en 1273 par des moines de l’abbaye de Kaisheim, une filiation de la lignée de Morimond, sous la protection d’Élisabeth de Bavière (veuve de Conrad IV de Hohenstaufen) et s’enrichit donc très rapidement, ses possessions s’étendant jusqu’en Souabe. L’abbaye accueille notamment des pèlerins jacquaires sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le comté de Tyrol est alors gouverné par Meinhard de Goritz, le deuxième mari d’Élisabeth, qui, comme certains de ses successeurs, choisit l’abbaye comme lieu de sépulture. C’est notamment le cas de l’archiduc Sigismond d’Autriche, mort le 4 mars 1496

[16] L’Inn est une rivière de l’Europe centrale, longue de 517 kilomètres. Elle prend sa source en Haute-Engadine, dans les Alpes suisses et continue son parcours en Suisse, en Autriche et ensuite en Allemagne. Elle termine son cours à Passau pour se jeter dans le Danube. Deux tiers de son cours passent à l’intérieur des Alpes.