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Mathieu II de Lorraine

dimanche 5 mars 2023, par ljallamion

Mathieu II de Lorraine (vers 1193-1251)

Duc de Lorraine de 1220 à 1251

Fils du duc Ferry II de Lorraine et d’Agnès de Bar fille de Thiébaut 1er de Bar . Il succède à son frère Thiébaut 1er de lorraine en 1220, et doit immédiatement constituer un douaire, avec la ville de Nancy [1], pour sa belle-sœur Gertrude de Dagsbourg dite Gertrude de Dabo , qui se remarie avec le comte de Champagne Thibaut IV dit Thibaut 1er de Navarre. Il doit en outre se reconnaître vassal du comte de Champagne [2] pour la ville de Neufchâteau [3]. Thibaut IV avait espéré par son mariage mettre la main sur le comté de Metz [4], mais échoua et ne tarda pas à répudier Gertrude. Celle-ci n’eut pas d’enfants d’un 3ème mariage, et Nancy reviendra au duché à sa mort en 1225.

Mathieu reste très proche de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen dans le conflit qui oppose celui-ci avec son fils Henri VII ou Henri II de Souabe, roi des Romains ; il collabore avec lui et l’accompagne durant la 6ème croisade [5], puis en Italie en 1235. Mais le 31 mai 1247, il s’engage auprès de l’Église à lutter contre Frédéric, Conrad et leurs partisans ; il est alors relevé de son vœu de participer à la 7ème croisade par son frère Jacques de Lorraine , évêque de Metz [6].


C’est sous la bannière de Mathieu que combattent Thibaud IV comte de Champagne, Ferrand comte de Flandre, Conrad sire de Risse et de Pierrepont, Thierry III de Montbéliard et Jean 1er de Chalon, dans une guerre qui se déroule en Champagne et en Bourgogne en 1229 ; ils se sont alliés à Thibaud IV, en conflit avec une coalition de barons qui lui font grief d’avoir soutenu avec les armes, Blanche de Castille en janvier 1229 quand elle s’est emparé du château de Bellême. Les barons sont alliés à Henri II de Bar, Hugues duc de Bourgogne, Guignes comte de Forez [7] et de Nevers [8] ; le chef de cette coalition est Philippe Hurepel , comte de Boulogne et fils de Philippe Auguste. Mathieu et ses alliés sont vite rejoints par le comte de Grandpré [9], le comte de Rethel [10] et l’évêque de Metz.

En janvier 1230, Henri II de Bar, aidé d’ Hugues II de Vaudémont et de Ferry comte de Toul [11], pénètre en Lorraine, ravage 70 villages et prend le château de Pierrepont. Mathieu détruit le pont de Mousson [12] et sa forteresse, ravage une partie du comté de Vaudémont [13] et bat le comte de Toul à Charmes [14] et à Fougerolles [15].

Cette guerre est entrecoupée par plusieurs trêves à la demande de Louis IX. Les combats cessent au début du mois de septembre 1230 et un traité de paix est signé entre Henri et Mathieu, en présence du roi, le 12 décembre 1230 par le Traité de Melun.

Durant ce conflit, Mathieu dut faire face à l’agitation de certains seigneurs lorrains, comme le comte de Lunéville [16], discrètement soutenu par le comte de Bar [17]. Une victoire, suivi d’un échange de terres, permit le rattachement de Lunéville au duché.

Allié aux habitants de Metz et au comte Henri II de Bar, il s’est opposé à Jean 1er d’Apremont lors de la guerre des Amis [18] de 1231 à 1234.

Comme ses prédécesseurs, le duc Mathieu a eu maille à partir avec les établissements religieux dont il était l’avoué. Les chanoines de Saint-Dié [19] lui reprochent de s’emparer de l’héritage des clercs de leur chapitre ; ce conflit va durer de 1228 à 1232, et ne cessera définitivement qu’après l’échange de terres avec le comte de Lunéville, en juin 1234. De 1229 à 1232 du fait de la guerre de Champagne, Mathieu a levé des troupes sur le territoire des abbesses de Remiremont [20] ; il a de plus levé des impôts supplémentaires sur les terres qu’il possède en indivis avec ces mêmes abbesses, ce qu’elles condamnent. Ce conflit se réglera par l’intermédiaire de son frère évêque de Metz, avec une contrepartie financière importante.

Le comte Henri II de Bar étant mort en 1240, Mathieu tente de reprendre les châteaux perdus sur son jeune fils, Thiébaut II de Bar, mais la paix est signée en 1245, et durera plusieurs décennies. La même année l’empereur Frédéric II est excommunié, et Mathieu commence à prendre des distances, avant de se rallier au pape Innocent IV en 1247.


Malade en janvier 1251, il meurt probablement le 9 février 1251 d’après le nécrologe de l’abbaye de Beaupré, après avoir négocié le mariage de son fils avec la fille du comte de Champagne.

Il avait épousé en 1225 Catherine de Limbourg , fille de Waléran III , duc de Limbourg [21] et comte de Luxembourg [22], et d’ Ermesinde 1ère de Luxembourg .

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Henry Bogdan, La Lorraine des ducs, sept siècles d’histoire, Perrin, 2005 (ISBN 2-262-02113-9)

Notes

[1] Capitale du duché de Lorraine jusqu’au rattachement de celui-ci au Royaume de France en 1766, évêché depuis 1777, Nancy est le chef-lieu du département de la Meurthe de 1790 à 1871 puis de Meurthe-et-Moselle à partir de 1871. La naissance de Nancy est liée à l’édification d’un château féodal, au cours du 11ème siècle, par Gérard d’Alsace qui y fonde une petite cité qui deviendra la capitale du duché de Lorraine sous ses successeurs au 14ème siècle. En 1218, au cours de la Guerre de Succession de Champagne, sous le règne du duc Thiébaud 1er , la ville est totalement incendiée par l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen. Elle sera reconstruite, agrandie et protégée par un nouveau château.

[2] Le comté de Champagne et de Brie est issu de la réunion des terres de la dynastie des Thibaldiens, c’est-à-dire la branche issue de Thibaut « le Tricheur » (Thibaud 1er de Blois) : comté de Meaux, comté de Troyes. Le comté de Champagne est rattaché au domaine royal par le mariage de Jeanne de Navarre, comtesse de Champagne, et du dauphin Philippe le Bel en 1284. Le rattachement est rendu définitif par leur fils Louis X le Hutin.

[3] Neufchâteau est une commune française, sous-préfecture du département des Vosges. Première ville libre du duché, en 1231, le duc Mathieu II octroya aux habitants de Neufchâteau une charte leur permettant de choisir treize personnes pour exercer les fonctions de juré, et d’élire un maire. La ville était régulièrement choisie pour accueillir les assemblées chargées de régler les différends entre le duché de Lorraine et le Royaume de France.

[4] En 870, le traité de Meerssen fait entrer le comté de Metz dans le domaine de Louis le Germanique. Il y a eu à Metz deux sortes de comtes : - les comtes royaux ainsi nommés parce qu’ils étaient investis par le roi des Francs, puis le roi de Germanie. - les comtes palatins nommés par les évêques de Metz pour gérer leurs affaires ; ils exercent en même temps que les comtes royaux. Au 11ème siècle, l’influence de l’empereur germanique, héritier des rois de Germanie, s’éloigne, les comtes royaux deviennent ducs de Lorraine alors que les évêques, résidant sur place, concentrent de plus en plus en leurs mains le pouvoir temporel dont ils délèguent l’exercice à leurs comtes palatins ; ceux-ci deviennent des comtes épiscopaux.

[5] La sixième croisade, de 1228 à 1229, est une expédition organisée par l’empereur romain germanique Frédéric II pour reconquérir les territoires du royaume de Jérusalem perdus depuis la conquête par Saladin. Elle a été un demi-succès temporaire pour les croisés, mais ses objectifs sont atteints par la diplomatie d’un empereur excommunié plutôt que par les combats, au grand scandale de la chrétienté. En effet cela signifiait qu’un empereur jugé hérétique allait conduire la sixième croisade. Cette méthode a créé un précédent qui influence les croisades suivantes. L’intervention de Frédéric II a cependant été désastreuse pour les institutions du royaume de Jérusalem qui, se retrouvant sans roi, Frédéric abandonnant Jérusalem après trois jours, manque désormais d’un pouvoir central et se retrouve en proie à l’anarchie, les différentes factions (les barons, les ordres de chevalerie, les compagnies maritimes commerciales) ayant chacune sa propre politique sans qu’un souverain puisse arbitrer leurs querelles.

[6] Fondé vers le 3ème siècle, l’évêché de Metz a longtemps été une entité à la fois politiquement puissante et riche. Opposé à la bourgeoisie messine puis soumis à l’influence du royaume de France, il va progressivement perdre son poids économique puis son influence politique. Aujourd’hui l’évêque de Metz a la particularité d’être l’un des deux seuls évêques catholiques au monde à ne pas être formellement nommés par le Pape, mais par un pouvoir temporel (le concordat en Alsace-Moselle confiant au président de la République française la nomination de l’évêque de Metz et de l’archevêque de Strasbourg).

[7] Le Forez est une région naturelle et historique française située, pour l’essentiel, dans la partie centrale de l’actuel département de la Loire. Cette région fut au cœur du comté de Forez puis de la province de Forez sous l’Ancien Régime, cette dernière englobant tardivement une bonne partie des régions du Roannais et du Jarez dont la ville de Saint-Etienne. Dès le début du xiie siècle, le Forez paraît dans les chartes avoir été une terre "libre" où l’achat, la vente et la transmission des terres se faisait, moyennant les droits en usage, en toute liberté. De même, les sources ne portent pas mention d’un quelconque système de servage. Le titre de capitale du comté est retiré à la ville de Feurs, le 6 mai 1441, par lettres patentes de Charles 1er de Bourbon, 5ème duc de Bourbon, duc d’Auvergne, comte de Forez et comte de Clermont en Beauvaisis, et accordé à la ville de Montbrison. Ce transfert de capitale est confirmé, l’année suivante, par d’autres lettres patentes signées à Moulins. Toutefois, l’antique cité continuera à jouer un certain rôle dans la vie du fief comtal. Trois dynasties de comtes se succédèrent dans le Forez ; la dernière fut celle de Bourbon, à laquelle le Forez échut par le mariage de Louis II, duc de Bourbon, avec Anne de Forez, dauphine d’Auvergne, seule héritière de ce comté. Après la défection du connétable Charles III en 1523, le Forez fut confisqué et peu après en 1531 il fut réuni à la couronne de France. En 1542, la province du Forez intégra la généralité de Lyon, structure administrative comprenant également les provinces du Lyonnais et du Beaujolais.

[8] Le Comté de Nevers est un comté historique au centre de la France. Sa principale ville était Nevers. Il correspond sensiblement à l’ancienne province du Nivernais et au département moderne de la Nièvre. Le comté lui-même date approximativement du début du 10ème siècle. Le comté a été fréquemment associé au Duché de Bourgogne voisin ; il faisait partie des terres et des titres détenus par Henri 1er de Bourgogne. En 1032, le Comté de Nevers est joint au Comté d’Auxerre, mais entre en conflit rapidement avec l’évêque d’Auxerre. Son premier titulaire a été Renaud 1er de Nevers. Nevers est passé sous la domination des comtes de Flandre au 14ème siècle, et à partir de là, est devenu possession de Philippe II le Hardi, Duc de Bourgogne, qui a brièvement réuni les deux terres. Philippe de Bourgogne, le plus jeune fils de Philippe le Hardi, a reçu le comté de Nevers qui est devenu plus tard possession d’une branche cadette des ducs de Clèves. À partir de 1521, les dirigeants de Nevers se sont appelés ducs de Nivernais.

[9] La comté de Grandpré est probablement constitué sur les débris de l’ancien comté de Dormois vers 1000. Son premier comte connu est Hescelin 1er. Ce prénom d’origine germanique, est probablement un diminutif pour Heinrich ou Henri.

[10] L’origine du comté de Rethel situé dans les Ardennes n’est pas connue. Il semble qu’il ait été détaché du comté de Porcien au profit d’un des cadets de la famille. Plusieurs maisons se sont succédé à la tête du comté, et les deux premières prirent le nom de Rethel.

[11] Le comté de Toul est un ancien domaine féodal recouvrant grosso modo le territoire de l’ancien diocèse de Toul. Les évêques y exercent le pouvoir temporel, de manière continue, du milieu du 13ème siècle à la Révolution française. Le comté a pour suzerain l’empereur du Saint-Empire romain germanique jusqu’en 1648, date à laquelle les traités de Westphalie lui donnent pour suzerain le roi de France. Toutefois, les Français y exercent une tutelle de 1552 à 1648, durant laquelle période le comté constitue, avec ceux de Metz et de Verdun, la province des Trois-Évêchés.

[12] Mousson est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle. La seigneurie de Mousson appartint dès le 10ème siècle aux comtes de Bar. Le château était situé sur une position stratégique évidente, puisqu’il contrôlait un des rares ponts construits sur la Moselle entre Nancy et Metz. Une ville se développa autour de ce pont, et fut nommée Pont-à-Mousson.

[13] Le comté de Vaudémont fut donné à Gérard 1er de Vaudémont en 1070, afin que celui-ci favorise la succession de son frère Thierry II au duché de Lorraine. Les comtes de Vaudémont furent des vassaux des ducs de Lorraine.

[14] Charmes, parfois nommée localement Charmes-sur-Moselle, est une commune française située dans le département des Vosges, en Lorraine

[15] Fougerolles est une ancienne commune française située dans le département de la Haute-Saône. Fougerolles est connue pour son kirsch et ses cerises. La seigneurie de Fougerolles, située aux limites indécises entre comté de Bourgogne et duché de Lorraine, reste, jusqu’à la conquête de Louis XIV, une terre de surséance. C’est en 1683 que les Fougerollais prêtent le serment de fidélité au roi. La commune est officiellement rattachée au royaume de France en 1704, à la faveur du traité de Besançon qui scelle l’accord entre Louis XIV et le duc Léopold de Lorraine. Elle intègre alors la Franche-Comté, province devenue française au traité de Nimègue, en 1678.

[16] Lunéville est une commune française du département de Meurthe-et-Moselle. La ville a d’abord appartenu à plusieurs princes allemands, avant de passer aux mains d’Étienne, évêque de Toul et premier comte de Lunéville. Ses descendants possédèrent la cité jusqu’en 1055. En 1243, le comté fut rattaché au duché de Lorraine. Lunéville ne se développe qu’à partir de 1330 sous le règne du duc Raoul 1er. Le vieux château féodal subsista jusqu’en 1612, date à laquelle Henri II, préférant Lunéville à Nancy, le démolit et en construisit un nouveau. Celui-ci eut une courte vie. Démantelé pendant la guerre de Trente Ans, il fut totalement détruit lorsque le duc Léopold 1er de Lorraine, arrivant à Lunéville en 1702, choisit de bâtir un palais moderne : c’est le château actuel.

[17] Relevant à la fois du Saint Empire romain germanique mais aussi du domaine royal de France (partie du duché située à l’ouest de la Meuse), le comté, puis duché de Bar, fut formé au 10ème siècle par Ferry d’Ardennes, frère de l’évêque de Metz Adalbéron. Il fut annexé par la France en 1766. Ses villes principales étaient Bar-le-Duc, la capitale, Pont-à-Mousson sur la Moselle, au pied du château de Mousson, Briey et Longwy. Ses frontières bordaient le comté de Champagne, la principauté épiscopale de Verdun, le comté puis duché de Luxembourg, la principauté épiscopale de Metz, le duché de Lorraine et la principauté épiscopale de Toul.

[18] La guerre des Amis oppose, de 1231 à 1234, l’évêque de Metz Jean 1er d’Apremont, aux habitants de Metz, au duc Mathieu II de Lorraine et au comte Henri II de Bar.

[19] Saint-Dié-des-Vosges (appelée Saint-Dié jusqu’en 1999) est une commune française, chef-lieu du Pays de la Déodatie et d’arrondissement du département des Vosges. Située dans la région historique et culturelle de Lorraine. Chef-lieu d’un ban mérovingien sur un coude remarquable de la vallée de la Meurthe, la ville de Saint-Dié-des-Vosges s’est pérennisée par de prestigieux monastères et sanctuaires chrétiens, accueillant pèlerins et malades. Si au 12ème siècle, l’église Saint-Dié, érigée en chapitre et ses chanoines essaient de fonder une ville autour de leur collégiale et commencent à l’entourer de murailles et de tours, c’est au siècle suivant que la ville basse-lorraine naît véritablement par une association entre le duc de Lorraine et la collégiale.

[20] L’abbaye de Remiremont dite Insigne Église collégiale et séculière de Saint-Pierre est une ancienne abbaye bénédictine puis séculière (chapitre impérial de chanoinesses ou de dames nobles), établie à Remiremont dans les Vosges de 620 à 1790. Elle fut également une principauté ecclésiastique du Saint Empire romain germanique, donc l’un de ces micro états caractéristiques du Saint Empire avec droit de haute, moyenne et basse justice. Avant de devenir principauté impériale, l’abbaye de femmes comme celle des hommes était sous la tutelle de l’évêché de Toul et du métropolite, l’archevêque de Trèves.

[21] Le duché de Limbourg est fondé en 1101, succédant ainsi au Comté de Limbourg. Les comtes de Louvain, de leur côté conservèrent le duché et s’intitulèrent duc de Brabant. De cette période vint une opposition farouche entre les ducs de Brabant et les ducs de Limbourg, qui perdura jusqu’en 1191. Par mariage les ducs de Limbourg furent brièvement comtes de Luxembourg et comte de Berg. La dernière comtesse de Limbourg de la maison de Waléran fut Ermengarde, morte sans enfant en 1283. Son époux Renaud 1er de Gueldre obtint de l’empereur Rodolphe de Habsbourg, le droit de conserver le duché à titre viager, mais son cousin Adolphe V de Berg le lui contesta. N’ayant pas les moyens de faire valoir ses droits par les armes, il vendit ses droits à Jean 1er le Victorieux, duc de Brabant, qui occupa le duché après la bataille de Worringen en 1288. Il fut généralement désigné, avec le Comté de Dalhem également sous domination brabançonne, sous le nom de pays d’Outremeuse (territoires situés au-delà de la Meuse, en rive droite, par rapport au Brabant).

[22] Le comté de Luxembourg, en tant que principauté territoriale, est une création des descendants de Sigefroi. Conrad 1er est le premier à porter explicitement le titre de comes de Luccelemburc. Le château fort Lucilinburhuc devient le point d’ancrage à partir duquel s’opère le rassemblement territorial au cours des 11, 12 et 13ème siècles. L’agrandissement du territoire se fait par les mariages, par l’achat de terres, par les liens de vassalité et surtout par la guerre. Les comtes de Luxembourg réussissent à soumettre leurs rivaux, même s’ils subissent parfois des revers comme à la bataille de Worringen en 1288, où le comte Henri VI et trois de ses frères tombent, mortellement blessés. À la fin 13ème siècle, le comté de Luxembourg occupe un vaste espace situé entre Meuse et Moselle. Il a la particularité d’être situé à cheval sur la frontière linguistique, une partie étant germanophone et une autre francophone.