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L’histoire pour le plaisir

François-Marie de Broglie

vendredi 4 novembre 2022, par ljallamion

François-Marie de Broglie (1671-1745)

Officier et diplomate français-Maréchal de France en 1734

Louis XV lui confère le titre de duc en 1742, alors que jusqu’à lui la famille n’avait que le titre de comte.

Issu de la Maison de Broglie [1], François-Marie est le fils du maréchal de France [2] Victor-Maurice de Broglie .

Il se distingue sous les commandements de François-Henri de Montmorency-Luxembourg, Louis François de Boufflers, Louis-Joseph de Vendôme,Claude Louis Hector de Villars, particulièrement à la Bataille de Denain [3] en 1712 et au siège de Fribourg [4] en 1713 pendant la guerre de Succession d’Espagne [5].

De 1724 à 1727, il est ambassadeur de France à Londres.

Pendant la guerre de Succession de Pologne [6], il commande en Italie, remporte avec le maréchal de Coigny les batailles de San Pietro [7] devant Parme [8] et de Guastalla [9].

Pendant la guerre de Succession d’Autriche [10] de 1740 à 1748, il est envoyé en Bohême [11] en 1741, avec Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle , mais après le siège de Prague [12] en juin/décembre 1742, il ramène une armée compromise.

Nommé gouverneur à Strasbourg [13] le 27 mars 1743, il se voit retirer le commandement de son armée et le gouvernement de l’Alsace le 8 juillet après la bataille de Dettingen [14] du 27 juin 1743, pour n’avoir pas défendu la Bavière [15], envahie par l’armée autrichienne, et s’être replié sur Ratisbonne [16] sans ordre de retraite. De surcroît, Louis XV l’exile dans sa terre normande de Broglie où il meurt pas très longtemps après.

En 1716, il achète avec son épouse à la famille Arnauld de Pomponne la baronnie de Chambrais et Ferrières, en Normandie, dans le diocèse de Lisieux [17] et la généralité d’Alençon [18].

Par lettres patentes données au mois de juin 1742, Louis XV érige en sa faveur cette terre en duché de Broglie. Le bourg de Chambrais prend alors le nom de Broglie [19], qu’il porte encore aujourd’hui.

Il fait reconstruire le château de Broglie.

Il épouse, le 18 février 1716 à Saint-Malo [20], Thérèse Gillette Locquet de Grandville, fille de Charles Locquet de Grandville, conseiller secrétaire du roi [21], substitut du procureur syndic des États et procureur du roi à Saint-Malo, syndic de la ville, et de Gilette Rotou.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Michel Popoff et préface d’Hervé Pinoteau, Armorial de l’Ordre du Saint-Esprit : d’après l’œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d’or, 1996, 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)

Notes

[1] famille noble française d’origine piémontaise (Chieri), installée en France depuis le 17ème siècle à la suite de Mazarin et qui a donné à la France plusieurs maréchaux

[2] Depuis la création du titre, en 1185, il y a eu 342 maréchaux de France. L’office de maréchal n’est devenu militaire que depuis le début du 13ème siècle. À son origine, le maréchal de France n’a qu’un rôle d’intendance sur les chevaux du roi. Son office devient militaire au début du 13ème siècle, tout en étant subordonné au connétable. Le premier à porter le titre de maréchal du roi de France avec une fonction militaire était Albéric Clément, seigneur de Mez, désigné par Philippe Auguste, en 1185. Après l’abolition de l’office de connétable par Richelieu en 1624, les maréchaux deviennent les chefs suprêmes de l’armée. Parfois le roi crée une charge de maréchal général des camps et armées du roi, qu’il confie au plus prestigieux de ses maréchaux. Outre leurs fonctions militaires, les maréchaux ont aussi la responsabilité du maintien de l’ordre dans les campagnes, par l’intermédiaire des prévôts des maréchaux, d’où l’appellation de « maréchaussée » donnée à l’ancêtre de la gendarmerie. Jusqu’en 1793, date de l’abolition de cette charge, il y eut 263 maréchaux de France.

[3] La bataille de Denain, qui eut lieu le 24 juillet 1712, est un épisode décisif de la guerre de Succession d’Espagne. Elle se solde par une victoire inespérée des armées françaises commandées par le maréchal de Villars sur les Austro-Hollandais du Prince Eugène. Elle permet après plusieurs défaites françaises de négocier une paix favorable.

[4] Fribourg-en-Brisgau est une ville d’Allemagne située dans le land de Bade-Wurtemberg. C’est à la fois une ville arrondissement et le chef-lieu de l’arrondissement de Brisgau-Haute-Forêt-Noire, dont elle ne fait pas partie. Elle est aussi le chef-lieu du district de Fribourg-en-Brisgau et de l’association régionale Südlicher Oberrhein. De 1945 à 1952, elle fut la capitale du land de Bade, qui a alors fusionné avec deux autres länder pour former le Bade-Wurtemberg. Fribourg est l’une des villes allemandes les plus méridionales. Elle est traversée par le Dreisam et se trouve au pied des montagnes de la Forêt-Noire. Le centre-ville est à une vingtaine de kilomètres du Rhin et de la France, et à environ 70 km de la Suisse.

[5] La guerre de Succession d’Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l’enjeu était la succession au trône d’Espagne à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d’installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne toujours aujourd’hui.

[6] La guerre de Succession de Pologne eut lieu de 1733 à 1738. À la mort d’Auguste II en 1733, son fils, Auguste III, et Stanislas 1er, ancien roi de Pologne déchu en 1709, beau-père de Louis XV, se disputent le trône

[7] La bataille de San Pietro appelée aussi bataille de Parme ou bataille de la Crocetta eut lieu le 29 juin 1734 et opposa les troupes franco-sardes et les forces autrichiennes à proximité de la ville de Parme au lieu-dit la Crocetta. La bataille acharnée dura toute la journée et finit par le départ des troupes autrichiennes qui devaient déplorer la perte de 4 généraux et du maréchal Claude Florimond de Mercy. Cette bataille ne fut pas considérée comme une victoire franche des Français et la bataille de Guastalla confronta de nouveau les deux armées le 19 septembre 1734.

[8] Parme est une ville italienne de la province de Parme, dans la région d’Émilie-Romagne. Située entre la chaîne des Apennins et la plaine du Pô, la ville est divisée en deux par la rivière Parma, affluent du Pô.

[9] La bataille de Guastalla qui eut lieu le 19 septembre 1734 oppose les Français et Piémontais aux Autrichiens. Victoire de Charles-Emmanuel III de Savoie qui prend Novare aux Autrichiens (Guerre de Succession de Pologne).

[10] La guerre de Succession d’Autriche (1740/1748, traité d’Aix-la-Chapelle) est un conflit européen né de la contestation par les États qui y avaient souscrit de la Pragmatique Sanction, par laquelle l’empereur Charles VI du Saint Empire léguait à sa fille Marie-Thérèse d’Autriche les États héréditaires de la maison de Habsbourg.

[11] Le royaume de Bohême était un royaume situé dans la région de la Bohême, en Europe centrale, dont la plupart des territoires se trouvent actuellement en République tchèque. Devenu une possession héréditaire des Habsbourg en 1620, le royaume a fait partie du Saint Empire jusqu’à sa dissolution en 1806, après quoi il est devenu une partie de l’Empire d’Autriche, puis de l’Empire austro-hongrois.

[12] Le siège de Prague, de juin à décembre 1742, oppose pendant la guerre de Succession d’Autriche un corps expéditionnaire français aux forces de Marie-Thérèse d’Autriche, défendant les possessions héréditaires des Habsbourg, notamment le royaume de Bohême.

[13] Strasbourg est une commune française située dans le département du Bas-Rhin. Préfecture du département. Le développement de l’imprimerie favorise le courant humaniste qui fait jour à Strasbourg et qui va préparer l’avènement de la réforme protestante. En effet, l’humanisme et la Réforme sont les faits marquants de l’époque et Strasbourg est une des premières villes qui appelle au changement. Dès 1519, les thèses de Martin Luther sont affichées aux portes de la cathédrale et les dirigeants de la ville, notamment Jacques Sturm, sont favorables à ce changement. La ville adopte la Réforme en 1525 et devient protestante en 1532 avec l’adhésion à la confession d’Augsbourg. Strasbourg est alors l’un des principaux bastions de la Réforme protestante, ce qui va largement contribuer à son rayonnement. La ville devient une terre d’accueil pour les huguenots, ces protestants chassés de France pour leur croyance. Parmi eux, notamment Jean Calvin qui s’installera plus tard à Genève. Cependant, devenue ville protestante, Strasbourg ne sera pas autorisée à créer sa propre université. La ville propose déjà de nombreux enseignements, notamment en médecine et en théologie depuis 1538 grâce au gymnase de Jean Sturm, mais ceux-ci ne donnent pas lieu à un grade universitaire reconnu

[14] La bataille de Dettingen oppose le 27 juin 1743, pendant la guerre de Succession d’Autriche, l’armée française du maréchal de Noailles à une armée anglo-hanovrienne commandée par George II, qui remporte une victoire inattendue. Le champ de bataille est situé près du village de Dettingen, qui se trouve dans l’actuelle commune de Karlstein am Main, au nord de la Bavière, à 10 km au sud-est de Francfort.

[15] Au cours du 17ème siècle, les électeurs de Bavière sont alliés de la France contre l’Autriche et, en 1681, la duchesse Marie-Anne de Bavière épouse le dauphin, fils aîné de Louis XIV de France. Cependant, elle ne sera jamais reine de France : elle meurt prématurément à l’âge de 29 ans après avoir donné trois fils à la couronne de France, dont le futur Philippe V d’Espagne. L’électeur Maximilien II Emmanuel, petit-fils de l’électeur Maximilien 1er et frère de la dauphine Marie-Anne-Victoire, s’étant déclaré pour la France dans la guerre de Succession d’Espagne, est mis au ban de l’Empire après la bataille d’Höchstädt en 1704 et il ne rentre dans ses droits qu’après la paix de Bade en 1714. Charles-Albert, qui lui succède, prétend à la succession de l’Empereur Charles VI, conquiert la Bohême et l’Autriche, et se fait même couronner à Francfort en 1742 sous le nom de Charles VII, mais, vaincu par François de Lorraine à la tête des troupes autrichiennes, il se voit forcé non seulement de renoncer à l’Empire, mais d’abandonner la Bavière elle-même à François de Lorraine ; il meurt avant la fin de la guerre. François de Lorraine est élu empereur. Maximilien III Joseph, son fils, fait la paix avec François et recouvre ses États par la paix de Füssen en 1745. La Bavière jouit d’un peu de repos lorsque la mort de Maximilien Joseph, dernier rejeton des Wittelsbach de Bavière, soulève de nouvelles discordes et la guerre de Succession de Bavière en 1778/1779.

[16] Ratisbonne, est une ville allemande, située dans le Land de Bavière et baignée par le Danube. Elle est située à 88 kilomètres de Nuremberg et à 103 kilomètres de Munich, proche de la République tchèque. La ville est le chef-lieu du district du Haut Palatinat et du Landkreis de Regensburg.

[17] L’ancien diocèse de Lisieux était implanté sur la cité des Lexovii, peuple gaulois soumis à l’autorité romaine. La capitale de cette cité, Noviomagus Lexoviorum, devient alors le siège de l’évêché qui prit le nom d’évêché de Lisieux.

[18] La généralité d’Alençon est une circonscription administrative de la Normandie créée en 1636 par Louis XIII, son ressort concernant la Normandie et le Grand Perche. La plupart des élections composant la nouvelle généralité furent distraites de celle de Rouen, à l’exception de celle de Falaise provenant de la généralité de Caen. À la fin de l’Ancien Régime, la généralité d’Alençon se composait de neuf élections et de dix-huit subdélégations (ce nombre ayant varié selon les époques). En 1685, lors de la suppression de l’élection de Longny-au-Perche (appartenant alors à la généralité d’Orléans), une partie de cette circonscription fut rattachée à l’élection de Mortagne, de la généralité d’Alençon.

[19] En 1716, François Marie, comte de Broglie, achète la baronnie au fils de Pomponne, qui est érigée en duché héréditaire en 1742 par Louis XV, sous le nom de Broglie pour récompenser la famille de Broglie des éminents services rendus au royaume, notamment lors des guerres de Succession d’Espagne, de Pologne et d’Autriche. Les constructions militaires de l’ancienne forteresse ont été remplacées par un vaste château moderne entouré d’un beau parc qui domine la vallée de la Charentonne.

[20] Saint-Malo est une commune française située en Bretagne, dans le département d’Ille-et-Vilaine, et le principal port de la côte nord de Bretagne. Le 11 mars 1590, Saint-Malo proclame son indépendance au royaume de France et devient la République de Saint-Malo. L’épisode de quatre ans s’achèvera le 5 décembre 1594 avec la conversion au catholicisme du roi Henri IV, la ville revenant à l’issue de cette période dans le giron des rois de France. C’est avec la découverte des Amériques et le développement des échanges commerciaux avec les Indes (premier navire négrier armé à Saint-Malo en 1669) que Saint-Malo prend son envol économique et s’enhardit considérablement. Les armateurs deviennent plus nombreux et des personnages de cette époque font la renommée de la ville. Jacques Cartier découvre et explore le Canada, les corsaires harcèlent les marines marchandes et militaires ennemies, tels Duguay-Trouin, puis un peu plus tard Surcouf

[21] Le secrétaire du roi, plus anciennement notaire du Roi est un fonctionnaire de la France de l’ancien régime, attaché à une chancellerie. Appelés à l’origine clercs, notaires et secrétaires du Roi, ils sont plus largement connus sous le nom de secrétaires du Roi. Etablis auprès de la grande chancellerie de France, à Paris, mais également à la petite chancellerie du Palais, à Versailles ou au Louvre ou a celle du châtelet, les secrétaires du Roi peuvent également être attachés aux chancelleries des cours de provinces, dans les parlements, les présidiaux, cours des aides et cours souveraines, qu’on appelle petites chancelleries ou encore chancelleries particulières, par opposition à la grande chancellerie de Paris