Femme du roi Arthur. Sa relation adultère avec Lancelot du Lac est un thème récurrent du cycle.
Figure archétypale de la dame courtoise, fée déesse, Guenièvre est un personnage aux multiples facettes.
Guenièvre est généralement présentée comme la fille du roi Léodagan de Carmélide qui avait de très bonnes relations avec le roi Arthur et permit ainsi leur rencontre.
Selon Geoffroy de Monmouth, elle était descendante d’une grande famille romaine et ne fut pas élevée par ses parents mais devint pupille de Cador de Cornouailles [1], son cousin dans le Roman de Brut [2]. Aucun texte ne mentionne le nom de sa mère et on ne lui connaît pas d’enfant.
Guenièvre ne fait l’objet au mieux que de courtes mentions dans les chroniques. Son personnage s’étoffe à partir du 12ème siècle dans la littérature proprement dite, chez Chrétien de Troyes par exemple, qui répond peut-être aux attentes d’un public de dames nobles de la cour de Marie de Champagne intéressées par les personnages féminins. Dans le cycle arthurien, développé sur quelques siècles par de nombreux auteurs, elle apparaît tantôt comme un personnage entièrement négatif, faible ou opportuniste, tantôt comme une dame remplie de qualités mais victime de la fatalité.
Les intrigues auxquelles elle est mêlée varient dans le détail au fil du cycle.
Elle est la fille du roi Léodagan, qui a servi Uther Pendragon et qui est parmi les premiers à reconnaître Arthur. Lorsque ce dernier accourt à son aide, il rencontre Guenièvre.
Ils s’éprennent l’un de l’autre et convolent, mais à l’arrivée de Lancelot du Lac à la cour, c’est le coup de foudre immédiat et le début d’une relation adultère qui ne sera découverte que plus tard par le roi, lorsqu’il constate à l’issue d’un festin l’absence simultanée des amants.
Agravain et Mordred , fils et beau-fils du roi Lot, s’étant portés témoins du forfait, pression est faite sur Arthur pour qu’il fasse périr Guenièvre sur le bûcher. Il s’y résout à contrecœur. Lancelot ayant promis de sauver la reine avec l’aide de sa parentèle, Arthur fait protéger le site de l’exécution par les autres chevaliers. Lancelot a le dessus, Gaheris et Gareth , frères de Gauvain , sont tués au combat.
Gauvain pousse Arthur à poursuivre Lancelot en France où il s’est réfugié. En prévision de sa campagne française, Arthur laisse Guenièvre, semble-t-il amnistiée, à la garde de Mordred.
À peine le roi parti, Mordred révèle ses intentions de s’emparer du trône et d’épouser Guenièvre. Celle-ci, selon les versions, accepte ou s’enfuit pour se réfugier à la tour de Londres [3] et enfin dans un couvent.
Ayant appris les nouvelles, Arthur retourne en Bretagne, confronte Mordred à Camlann [4] et le tue, mais lui-même est mortellement blessé. Il est emmené par Morgane à Avalon [5]. Quant à Guenièvre, après une dernière rencontre avec Lancelot, elle se retire dans son couvent pour y finir ses jours.