Fils unique de Charles, baron de Renty, et de Madeleine de Pastoureau, il étudia au Collège de Navarre [1] à Paris, puis chez les jésuites au collège du Mont [2] de Caen. Il écrivit plusieurs traités de mathématiques, matière dans laquelle il excellait. Il entre ensuite à l’académie militaire. Sa carrière semble dès lors toute tracée. Mais en 1630, attiré par Dieu, il quitte sa famille, 2 ans après la lecture de l’Imitation du Christ, et annonce son désir de se retirer du monde et de se faire chartreux, contre la volonté de sa famille qui voit en lui un avenir séculier brillant. Il est alors conduit à se marier et à vivre une vie de parfait chrétien dans le mariage, mariage qui lui donna 5 enfants.
Après la mort de son père, en 1638, il décide de se retirer de la Cour et de l’armée et de rejoindre ses terres pour se consacrer à Dieu, décision qui lui vaudra l’opposition de sa mère qui lui disputera l’héritage paternel jusqu’à la mort de cette dernière en 1646. Il peut dès lors mener une vie pieuse, conforme à ses idéaux et à son amour de Dieu, en se prêtant à la prière, à une importante pénitence.
Devenu bras droit de saint Vincent de Paul, supérieur et animateur de la Compagnie du Saint-Sacrement de 1639 à 1649, il mène de front les entreprises les plus diverses, l’organisation des séminaires, l’œuvre des prisonniers, la création de l’Hôpital général, l’hospice des vieillards, l’hôpital des forçats à Marseille, le secours des captifs au Levant, les missions d’Alger, de Tunis, de Madagascar, d’Irlande, et surtout l’entretien des missions récemment fondées au Canada et l’organisation des associations d’entraide pour les ouvriers tailleurs et cordonniers. Il est soutenu dans ses entreprises par son confesseur, le Père Charles de Condren, de l’Oratoire.
Dans son château de Bény-Bocage [3], en Normandie, il reçoit d’innombrables visiteurs et envoie, adressées aux hommes d’État, aux missionnaires ou aux carmélites de Beaune, lettres d’affaires et lettres de direction.