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Árpád (grand-prince)

mardi 1er août 2023, par lucien jallamion

Árpád (grand-prince) (vers 845-vers 907)

Premier grand-prince des Magyars de 895 jusqu’à sa mort

Il est considéré fondateur de la dynastie Árpád [1], qui au Moyen Âge central régna sur la grande-principauté [2], puis le royaume de Hongrie [3] jusqu’en 1301.

Árpád est le fils d’ Álmos qui, d’après les chroniques médiévales de la Gesta Hungarorum [4], fut proclamé grand-prince par les dirigeants du Hétmagyar( [5]).

Árpád lui-même devint le chef d’une tribu de la confédération vers 893. D’après des sources arabes, son titre semble avoir été gyula [6], par opposition au kende [7].

Vivant dans la région qu’ils appelaient Etelköz [8], sous la suprématie des Khazars [9], les Magyars [10] ont fait sécession d’avec leurs suzerains avant 862 et, après cela, exigeaient des tribus slaves voisines le paiement d’un tribut et combattaient parfois comme mercenaires, notamment pour le compte des rois de Francie orientale [11] ou des princes de Grande-Moravie [12].

En 894, Árpád et le kende Kurszán négocièrent ensemble avec les ambassadeurs de l’empereur byzantin [13] Léon VI le Sage, les conditions dans lesquelles la confédération des tribus magyares était disposée à l’aider contre le tsar Siméon 1er de Bulgarie.

Peu après, les tribus magyares attaquèrent les forces de l’Empire bulgare [14] sous le tsar Siméon 1er, l’obligeant à conclure la paix avec l’Empire byzantin. Siméon 1er, cependant, fit une alliance avec les Petchénègues [15], les voisins orientaux de la Hétmagyar qui étaient déplacés par les Oghouzes [16] et unissant les forces commanda une attaque contre les Magyares. Dans la bataille au bord du Boug méridional [17], le tsar battit leur armée. Peu de temps après, les Petchénègues ont attaqué et pillé leurs territoires entre le Danube [18] et le Dniepr [19]

Les tribus magyares furent obligés de quitter l’Etelköz et Árpád et sa cavalerie ont pu profiter du vide du pouvoir laissé par le décès du prince Svatopluk de Moravie en 894.

En traversant les cols des Carpates [20] les Magyars ont envahi la plaine de Pannonie [21] à l’ouest, où ils se sont installées. Les tribus occupèrent l’amont de la rivière Tisza [22], organisant de nombreux raids en Europe centrale.

Vers l’an 900, environ 400 000 à 500 000 Hongrois s’installèrent en Pannonie.

Selon la légende, Árpád instaura la première diète hongroise en 898. Peu après, ses troupes envahirent l’Italie à la demande de l’empereur franc Arnulf et accaparèrent celles du roi Bérenger 1er sur les rives de la Brenta [23].

Après le décès d’Arnulf en 899 cependant, Árpád a saisi l’occasion pour attaquer la principauté du Balaton [24]. En peu de temps, tout le territoire autour, les forteresses de Veszprém [25] et de Vasvár [26] était entre ses mains.

En 902, il se retourna contre la Grande-Moravie sous le prince Mojmír II . Selon les chroniques de l’Annalista Saxo [27], la bataille décisive se déroula probablement à Nitra [28] vers 906 ; Mojmír II fut tué au combat et sa capitale détruite.

Árpád devient souverain absolu après que le kende Kurszán fut assassiné lors d’un festin avec des nobles bavarois à Presbourg [29] en 904. Le 4 juillet 907, les Magyars mettent les forces du margrave Léopold de Bavière en déroute dans la bataille de Presbourg [30]. Grâce à leur victoire, ils ont pris la marche d’Autriche [31] jusqu’à la rivière Enns [32] à l’ouest et ont définitivement assuré le territoire pannonien.

Árpád est certainement mort en juillet 907, lors de l’une des batailles près de Bratislava.

Forts de leur succès, les Magyars envahiront les années suivantes la Germanie [33] et pilleront notamment le duché de Saxe [34] et la Thuringe [35].

Le territoire d’Autriche, momentanément perdu pour le royaume des Francs orientaux, ne sera reconquis qu’après la bataille du Lechfeld [36] en 955.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Gyula Kristo Histoire de la Hongrie Médiévale Tome I le Temps des Arpads Presses Universitaires de Rennes (2000) (ISBN 2-86847-533-7).

Notes

[1] Árpád est le nom de la première dynastie qui règne en Hongrie de 895 à 1301, d’après le nom de son premier duc, Árpád de Hongrie, qui règne de 895 à 900 ?.

[2] La grande-principauté de Hongrie fut le premier État fédérant les tribus magyares dans la plaine de Pannonie, surgi après la conquête hongroise à la fin du 9ème siècle. Elle englobait les territoires contrôlés par les grands-princes de la dynastie des Árpád et fut, pendant des décennies, le point de départ de nombreuses campagnes à travers l’Europe centrale et occidentale. Après que cette menace se termina par la défaite du Lechfeld en 955, les Magyars se sédentarisent et se christianisent. Le royaume de Hongrie naît en l’an 1000 avec le couronnement du premier roi Étienne 1er.

[3] Le royaume de Hongrie est le terme historiographique donné à différentes entités politiques de la Hongrie au Moyen Âge (à partir de 1001), à l’époque moderne et jusqu’à l’époque contemporaine (1946). La date de création du royaume remonte à l’an 1001, lorsque Étienne (István) transforme l’ancienne grande-principauté en royaume chrétien. L’unité du royaume est mise à mal lors de l’occupation ottomane d’une partie du pays en 1526, durant laquelle deux territoires se disputent la continuité royale (la Hongrie royale dominée par l’empire d’Autriche et la Hongrie orientale, prémisse de la principauté de Transylvanie). Le royaume de Hongrie recouvre l’essentiel de son territoire médiéval d’abord en 1848-1849, puis dans le cadre du compromis austro-hongrois signé en 1867 et conserve son régime après le démantèlement du pays en 1920 jusqu’à 1946, sous la forme d’une régence. Entre l’an 1001 et 1946, le royaume de Hongrie a cessé d’exister à trois reprises : en 1849, lors de la Révolution hongroise de 1848, de la République démocratique hongroise de 1918 et de la République des conseils de Hongrie de 1919. Depuis 1946, la Hongrie est une république.

[4] La Gesta Hungarorum (la geste des Hongrois) est une chronique de l’histoire hongroise primitive écrite par l’auteur inconnu Magister P. (désigné en hongrois par le nom Anonymus). Elle est contenue dans un manuscrit écrit aux alentours de 1200. Elle est un mélange de traditions orales, de sources anciennes, et d’inventions de la part de son auteur. Le titre Gesta Hungarorum peut aussi se référer à la Gesta Hunnorum et Hungarorum, écrite par un autre auteur : Simon de Kéza.

[5] la confédération des sept tribus magyares

[6] à cette époque, celui qui menait les campagnes militaires des Magyars

[7] le chef spirituel des tribus

[8] le pays des deux fleuves

[9] Les Khazars étaient un peuple semi-nomade turc d’Asie centrale ; leur existence est attestée entre le 6ème et le 13ème siècle. Au 7ème siècle les Khazars s’établirent en Ciscaucasie aux abords de la mer Caspienne où ils fondèrent leur Khaganat ; une partie d’entre eux se convertirent alors au judaïsme qui devint religion d’État. À leur apogée, les Khazars, ainsi que leurs vassaux, contrôlaient un vaste territoire qui pourrait correspondre à ce que sont aujourd’hui le sud de la Russie, le Kazakhstan occidental, l’Ukraine orientale, la Crimée, l’est des Carpates, ainsi que plusieurs autres régions de Transcaucasie telles l’Azerbaïdjan et la Géorgie.

[10] Les Magyars ou Hongrois sont à l’origine un groupe ethno-linguistique finno-ougrien originaire d’Asie centrale et dont les migrations successives, d’abord vers l’Oural, ensuite vers la mer Noire (pays d’Etelköz, l’actuelle Ukraine) ont finalement abouti à la création du « pays magyar » (Magyarország), c’est-à-dire la Hongrie. Des débats historiographiques récurrents évoquent l’existence de « Magyars orientaux » (keleti Magyarok) dans le Caucase et en Asie centrale. De nos jours, le qualificatif « magyar » est souvent utilisé comme un ethnonyme, pour désigner la catégorie ethnique dans son sens historique (avant la création de l’État hongrois) ou dans son sens socio-culturel, pour désigner les Magyars d’outre-frontières, à savoir les minorités de langue hongroise dans les pays frontaliers de la Hongrie. En hongrois, le qualificatif magyar est également utilisé dans un sens politique, pour désigner tout ce qui est relatif à la Hongrie comme État-nation moderne et par extension tous les citoyens hongrois, quelles que soient leurs origines socio-culturelles.

[11] La Francie orientale est la partie orientale de l’empire carolingien partagé lors du traité de Verdun en 843. Elle échoit à Louis le Germanique. Ce royaume comprenait la part orientale de l’ancienne Austrasie, la Saxe, la Thuringe et la Bavière. Le royaume des Francs orientaux ne gardera que sous les Carolingiens le nom de Francie qui sera dès l’origine également utilisé pour désigner deux régions : l’une originellement peuplée de Francs, la Francie du Rhin ou Lotharingie (« Rheinfranken »), l’autre colonisée par eux, la Francie du Main, ou Franconie (« Mainfranken »).

[12] La Grande-Moravie était un royaume slave. De 833 jusqu’au début du 10ème siècle, il s’étendit sur les territoires des actuelles Tchéquie, Allemagne orientale, Slovaquie et Hongrie nord-occidentale, le sud de la Pologne avec la région de Cracovie et l’ouest de l’Ukraine avec la Galicie. Le premier usage du terme « Grande-Moravie » remonte à l’ouvrage de Constantin VII Porphyrogénète De Administrando Imperio (écrit vers 950). Le terme « Moravia » renvoyait non seulement à la région correspondant à l’actuelle Moravie mais aussi aux territoires autour de la rivière Morava ou de sa capitale appelée Morava, dont l’emplacement reste actuellement inconnu (peut-être se trouve-t-elle sous une grande ville actuelle telle Brno, Nitra ou Bratislava).

[13] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[14] Le Premier Empire bulgare désigne un État médiéval chrétien et multiethnique qui succéda au 9ème siècle, à la suite de la conversion au christianisme du Khan Boris, au Khanat bulgare du Danube, fondé dans le bassin du bas Danube. Le Premier Empire bulgare disparut en 1018, son territoire au sud du Danube étant réintégré dans l’Empire byzantin. À son apogée, il s’étendait de l’actuelle Budapest à la mer Noire, et du Dniepr à l’Adriatique. Après sa disparition, un Second Empire bulgare renaquit en 1187.

[15] Les Petchénègues ou Petchenègues sont un peuple nomade d’origine turque qui apparaissent à la frontière sud-est de l’empire khazar au 8ème siècle. Ils s’installent au 10ème siècle au nord de la mer Caspienne. Selon la légende, ils constituent la tribu Peçenek des Oghouzes, issue de Dağ Han (« prince montagne »).

[16] Les Oghouzes furent une confédération vivant au nord de la mer d’Aral dans l’actuel Kazakhstan. Lors de la migration des Turcs aux 10ème et 12ème siècles, ils firent partie des Turcs de la région de la mer Caspienne qui migrèrent vers le sud et l’ouest en direction de l’Asie occidentale et de l’Europe orientale, et non vers l’Est en direction de la Sibérie. Ils sont considérés comme les ancêtres des Turcs occidentaux modernes : Azéris, Turcs de Turquie, Turkmènes, Kachkaïs, Turcs du Khorassan et Gagaouzes, dont les effectifs combinés dépassent les cent millions.

[17] Le Boug méridional est un fleuve long de 806 km dont le cours est situé en Ukraine entre la vallée du Dniestr (à l’ouest) et celle du Dniepr (à l’est).

[18] Le Danube est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube. La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale

[19] Le Dniepr est un fleuve de l’Europe de l’Est se jetant dans la mer Noire. Il se classe, avec ses 2 290 km, à la troisième place des fleuves d’Europe pour sa longueur. Son débit, 1 670 m3/s à son embouchure, en fait un fleuve d’importance comparable au Rhône. C’est le fleuve Boristhène du monde antique.

[20] Les Carpates constituent la partie orientale de l’ensemble montagneux situé au centre de l’Europe, dont les Alpes constituent la partie occidentale. Les Carpates et les Alpes partagent les mêmes origines tectoniques et géologiques. Les Carpates s’étendent sur les territoires de l’Autriche, de la Slovaquie, de la Pologne, de la République tchèque, de la Hongrie, de l’Ukraine, de la Roumanie et de la Serbie. Principale chaîne de montagnes de l’Europe centrale, les Carpates culminent à 2 655 m au mont Gerlachovský en Slovaquie, à 2 544 m au mont Moldoveanu en Roumanie et à 2 499 m au Mont Rysy en Pologne.

[21] La plaine de Pannonie est une plaine d’Europe centrale. C’est la partie centrale du bassin du moyen-Danube, fleuve qui la traverse du nord au sud. En Hongrie, ce bassin est appelé tantôt « bassin pannonien » du nom de la Pannonie antique, qui ne comprenait que la partie sud-ouest du bassin du moyen-Danube sur la rive droite du fleuve, tantôt « bassin carpatique », du nom des Carpates qui l’entourent au nord et à l’est. Ces dénominations proviennent du vocabulaire des historiens hongrois qui désignent le territoire de la Hongrie historique (történelmi Magyarország) et ce qui s’y rapporte, par les adjectifs « pannonien » et « carpathique » pour en évoquer l’étendue. Comme l’ancien royaume de Hongrie était centré sur la plaine et l’englobait, elle est aussi appelée « grande plaine hongroise »

[22] La Tisza est une rivière d’Europe centrale et un affluent du Danube, deuxième fleuve du continent. La Tisza est considérée comme l’une des rivières les plus poissonneuses d’Europe. C’est sur les rives de la Tisza que serait mort Attila.

[23] Fleuve du Nord de l’Italie, la Brenta prend sa source près du lac de Levico et du lac de Caldonazzo, dans la province du Trentin. Elle coule dans la vallée de la Valsugana, traverse la ville de Bassano del Grappa, dans la province de Vicence, arrose les plaines de la Vénétie pour finalement se jeter dans la mer Adriatique, près de la commune de Chioggia, au sud de la lagune de Venise. Sa longueur est d’environ 160 km.

[24] une marche de la Francie orientale

[25] Veszprém est une ville de Hongrie (comitat de Veszprém) bâtie sur cinq collines. Elle est la plus grande ville dans la forêt de Bakony, qui touche au lac Balaton du côté nord en tant que contrefort du Massif central transdanubien. Bien que la ville se trouve à 17 km du lac, elle reste le centre culturel de la rive nord.

[26] Vasvár est une ville de Hongrie, située dans le département de Vas.

[27] L’Annalista Saxo est le rédacteur resté anonyme des Annales de Saxe, chroniques du 12ème siècle relevant des faits et des dates du temps des empereurs germaniques médiévaux et de leurs prédécesseurs carolingiens. Elles ont été rédigées en latin à l’abbaye bénédictine de Nienburg, peut-être par son abbé, Arnold, mort en 1166, et auteur des Gesta archiepiscoporum Magdeburgensium. Les faits décrits remontent à l’an 741 et se terminent en 1142 et sont souvent relatés autour du thème de la Saxe.

[28] Nitra est une ville de Slovaquie occidentale. Avec Bratislava, c’est l’une des plus anciennes villes de Slovaquie.

[29] Bratislava connue aussi historiquement sous le nom de Presbourg, est la capitale de la Slovaquie depuis 1993, située au Sud-Ouest du pays, juste à la frontière avec l’Autriche et avec la Hongrie, et à proximité de la frontière avec la République tchèque. Peuplée de 446 000 habitants, elle est la plus grande ville de Slovaquie

[30] La bataille de Presbourg ou bataille de Pressburg se déroula à partir du 4 juillet 907 entre les Magyars et les Francs orientaux. Elle dura trois jours.

[31] Le margraviat d’Autriche est une région historique du Saint-Empire romain germanique. La marche, sous l’administration de la maison de Babenberg, située sur les rives du Danube à l’est du duché de Bavière, fut établie par l’empereur Otton II en 976 ; en 1156 elle allait conduire au duché d’Autriche, l’origine des territoires héréditaires des Habsbourg.

[32] L’Enns est un affluent de la rive droite du Danube. Il est long de 254 km (320 km selon d’anciennes sources). Pendant la plus grande partie de son cours, il coule au milieu des Alpes dans une vallée longitudinale qui suit la limite géologique entre les alpes centrales cristallines et les préalpes calcaires du nord.

[33] Le Royaume de Germanie n’a pas réellement existé sous ce nom-là. Avec la fin des Carolingiens, les Ottoniens s’imposent et fondent une dynastie qui règne sur la Francie orientale. Pour marquer la différence avec le Royaume de France, on l’appelle Royaume Teutonique. Ce ne sont que les historiens allemands modernes qui lui donnent le nom de Royaume de Germanie. Ce Royaume correspondait au départ aux territoires de la Franconie, de la Saxe et de la Bavière. Mais avec les nombreuses modifications territoriales, le titre de roi de Germanie est devenu honorifique et s’est même pratiquement confondu avec celui de Roi des Romains.

[34] Le duché de Saxe était un duché médiéval couvrant la plus grande partie du nord de l’Allemagne. Il s’étendait sur les états allemands contemporains de Basse-Saxe, Rhénanie-du-Nord-Westphale, Schleswig-Holstein, Saxe-Anhalt et des parties de la Saxe. Le duc Henri le Lion occupa la région déserte de Mecklembourg Poméranie occidentale. Les Anglo-Saxons avaient quitté cette dernière zone pour l’Angleterre.

[35] Le territoire de cet éphémère royaume s’étendait de l’Elbe et la Mulde à l’est jusqu’à la Hesse incluse à l’ouest, de l’Altmark inclus au nord jusqu’au Danube au sud duquel les Ostrogoths ont étendu leur gouvernement. Tant que cet État a bénéficié de l’alliance scellée avec ces derniers sous le règne de Théodoric, il a perduré comme un État tampon face aux Francs. Inévitablement, leur terre portera leur nom de Thuringe par la suite.

[36] La bataille du Lechfeld eut lieu le 10 août 955 en Souabe. Elle opposa les Magyars, cavaliers finno-ougriens installés depuis 895 à la place des Avars dans le bassin du moyen-Danube et commandés par leur horka Bulcsú, aux armées carolingiennes commandées par le futur empereur Otton le Grand.