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Varaz-Bakour II ou Aspacoures III d’Ibérie

jeudi 27 juillet 2023, par lucien jallamion

Varaz-Bakour II ou Aspacoures III d’Ibérie

Roi d’Ibérie de 380 à 394

Développement du royaume d'Ibérie. Jusqu'à 580 (source : Viki/royaume d'Ibérie)Membre de la dynastie des Chosroïdes [1], Varaz Bakar II est le fils et successeur du roi Mihrdat III d’Ibérie. Il règne 14 ans selon la Chronique géorgienne [2] et épouse la fille de Tirdat ou Tiridate 1er d’Ibérie , de la lignée aînée de Rev II d’Ibérie.


C’est sous son règne que l’Ibérie [3] devient définitivement vassale des Sassanides [4], à la suite de la signature en 387 du traité d’Acilisène par lequel Rome abandonne au Grand-Roi d’Iran l’Ibérie et une grande partie de l’Arménie [5]. La Chronique géorgienne précise que le roi de Perse [6] envoie contre lui une armée et qu’il doit céder les territoires du Ran et du Mowaca et payer tribut.

La même Chronique ajoute que Varaz-Bakour II est un homme sans foi et un ennemi de la religion : « Nulle part il ne construisit d’église, n’augmenta les bâtiments d’aucune et se conduisit en tout en impie ».


Toujours selon la Chronique, Varaz-Bakour s’était détourné de la vertu et avait épousé une seconde femme, la fille de Bacurius, vitaxe [7] de Gogarène [8], fils de Péroz, vitaxe de Gogarène, et d’une fille de Miriam III d’Ibérie, qui est la mère de Pharasman.

À sa mort, ses deux fils étant encore trop jeunes, son beau-père Tiridate 1er lui succède.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Cyrille Toumanoff, Les dynasties de la Caucasie chrétienne de l’Antiquité jusqu’au xixe siècle : Tables généalogiques et chronologiques, Rome, 1990,

Notes

[1] Les Chosroïdes sont les membres d’une dynastie de rois puis de prince-primats d’Ibérie et qui régnèrent à l’origine du 4ème au 9ème siècle dans la région connue ensuite sous le nom de Karthli. D’origine iranienne, les Chosroïdes sont sans doute une lignée issue de la maison de Mihran. La dynastie se convertit au christianisme vers 337 et tente de maintenir un certain degré d’indépendance entre l’Empire byzantin et les Sassanides. Après l’abolition de la monarchie d’Ibérie par les Sassanides vers 580, la dynastie se maintient en deux lignées princières rivales parfois en compétition, la branche aînée dites les « Chosroïdes » et la cadette les « Gouaramides », jusqu’au début du 9ème siècle, lorsque la succession du trône d’Ibérie revient à la lignée arménienne des Bagratides.

[2] Les Chroniques géorgiennes désignent conventionnellement le principal recueil de textes historiques médiévaux de Géorgie Kartlis Tskhovreba , le Karthli étant la région de la Géorgie ancienne et médiévale connue dans l’Antiquité classique et encore sous l’Empire byzantin sous le nom d’Ibérie du Caucase. Les chroniques sont également connues sous le nom d’« Annales royales de Géorgie » car elles constituent l’essentiel du corpus officiel de l’histoire du royaume de Géorgie.

[3] L’Ibérie, aussi connue sous le nom d’Ivérie, est le nom donné par les Grecs et les Romains à l’ancien royaume de Karthlie et correspondant approximativement aux parties méridionale et orientale de l’actuelle République de Géorgie. Les Ibères du Caucase forment une base pour le futur État géorgien et, en même temps que les Colches de Colchide, le noyau de la population géorgienne actuelle. La région n’était, jadis, habitée que par quelques tribus qui faisaient partie du peuple appelé « Ibères ».

[4] Les Sassanides règnent sur le Grand Iran de 224 jusqu’à l’invasion musulmane des Arabes en 651. Cette période constitue un âge d’or pour la région, tant sur le plan artistique que politique et religieux. Avec l’Empire romano byzantin, cet empire a été l’une des grandes puissances en Asie occidentale pendant plus de quatre cents ans. Fondée par Ardashir (Ardéchir), qui met en déroute Artaban V, le dernier roi parthe (arsacide), elle prend fin lors de la défaite du dernier roi des rois (empereur) Yazdgard III. Ce dernier, après quatorze ans de lutte, ne parvient pas à enrayer la progression du califat arabe, le premier des empires islamiques. Le territoire de l’Empire sassanide englobe alors la totalité de l’Iran actuel, l’Irak, l’Arménie d’aujourd’hui ainsi que le Caucase sud (Transcaucasie), y compris le Daghestan du sud, l’Asie centrale du sud-ouest, l’Afghanistan occidental, des fragments de la Turquie (Anatolie) et de la Syrie d’aujourd’hui, une partie de la côte de la péninsule arabe, la région du golfe persique et des fragments du Pakistan occidental. Les Sassanides appelaient leur empire Eranshahr, « l’Empire iranien », ou Empire des Aryens.

[5] Le royaume d’Arménie ou Grande-Arménie (par rapport à la Petite-Arménie) est fondé en 190 av. jc par Artaxias 1er, fondateur de la dynastie artaxiade. Connaissant son apogée sous le règne de Tigrane le Grand, il devient ensuite un enjeu entre Romains et Parthes, puis entre Romains et Sassanides. Au 1er siècle, son trône passe aux Arsacides, qui le conservent jusqu’en 428, date de l’abolition de la monarchie et du début du marzpanat.

[6] L’Empire perse désigne une série d’États qui se sont développés à partir de l’actuel Iran, dont le centre politique et culturel s’est trouvé dans ce qui est convenu d’appeler la Perse, et qui s’étendirent à partir de là, depuis la Thrace au nord-ouest à l’Inde au sud-est et depuis l’Égypte au sud-ouest à l’Asie centrale au nord-est. Perse est un exonyme tiré de l’iranien Pārs ou Fārs désignant la région du centre-sud de l’actuel Iran. L’apogée de la Perse antique est représenté par l’empire achéménide, dont les souverains Darius 1er et Xerxès 1er sont les plus connus.

[7] vice roi

[8] Le Gougark, Gugark’ ou la Gogarène est la 13ème province de l’Arménie historique selon Anania de Shirak. Son territoire correspond aujourd’hui au nord de l’Arménie, au nord-est de la Turquie et au sud de la Géorgie. La ville d’Ardahan est son centre historique. Sous les rois artaxiades et arsacides, la province est l’un des quatre bdeshkhs (marche) protégeant le nord du royaume d’Arménie. En 387, lorsque le royaume est divisé entre Byzantins et Sassanides, elle est intégrée à l’Ibérie. En 652, les Arabes autorisent le prince arménien Théodoros Rechtouni à l’incorporer à ses possessions. Au cours des siècles suivants, la province connaît divers souverains ; au 8ème siècle, elle est intégrée à l’émirat de Tiflis, et, au 9ème siècle, elle est divisée entre Bagratides arméniens et géorgiens